mercredi 4 novembre 2009

L'emballage

J'ai reçu aujourd'hui les sacs de la boutique. Ils viennent de ce fournisseur-là. J'ai trouvé ça un peu drôle de fouiller dans ce catalogue et de reconnaître certains emballages de boutiques où je magasine. C'est comme pénétrer dans l'envers du décor.

Pour ma part, le choix des fameux sacs n'a pas été un exercice facile, car il n'y a pas de solution qui allie parfaitement les trois caractéristiques recherchées, à savoir, un emballage écologique, esthétique et à prix raisonnable.

Comme j'ai vite constaté que les sacs les plus beaux sont généralement les plus chers, et souvent les moins écologiques, je me suis concentrée sur la partie «écologique» de l'équation, en me disant qu'on travaillerait l'aspect esthétique par la suite. Quant à la question financière, je la gardais toujours à l'esprit, étant de nature plutôt pragmatique.

Première constatation : il y a une différence entre la perception qu'on a de la nature «écologique» d'un sac, et la réalité. Par exemple, la représentante m'expliquait, études à l'appuie, qu'à l'analyse des cycles de vie d'un sac de papier et d'un sac de plastique, on conclut que le premier est beaucoup plus polluant, parce qu'il nécessite plus de matière pour être fabriqué, et parce que son procédé de fabrication est responsable du rejet dans l'environnement de substances toxiques produites par les usines de pâtes et papier. Le fait qu'il soit recyclable est un avantage qui ne compense pas les inconvénients. Par contre, si on choisit des sacs de papier entièrement recyclés (100%) et de couleur naturelle, on diminue l'impact environnemental, sans toutefois le gommer complètement. Cela dit, le sac de plastique traditionnel n'est pas particulièrement vert non plus, compte tenu des procédés d'extraction du pétrole qui entre dans sa fabrication.

Les sacs de plastique biodégradables, alors? Pas la panacée. D'abord parce que ces sacs se biodégradent à la lumière; s'ils sont enfouis dans des dépotoires, leur temps de décomposition augmente considérablement. Et là, je ne parle pas du fait qu'à Québec, on incinère les déchets, et que la durée du trajet en camion de vidanges n'est pas suffisante pour achever le processus de biodégradation. De plus, si par mégarde on envoie des sacs de plastique biodégradables au recyclage et qu'ils sont effectivement recyclés, la qualité des produits résultant de ce recyclage sera affectée de manière assez dramatique. En théorie, donc, le sac biodégradable seraient plus écologiques, mais dans les faits, on peut en douter.

Reste les sacs réutilisables. La plupart de ces sacs -principalement ceux en fibre de platique comme ceux qu'on retrouve dans les épiceries, s'ils ne sont pas fabriqués en Chine, y sont généralement imprimés. À lui seul, le transport annule tous les gains écologiques qu'on pourrait faire en les utilisant. De plus, la matière nécessaire pour fabriquer ces sacs est très importante, peut-être un peu trop pour leur durée de vie : c'est qu'ils ne restent pas en parfait état des années durant, et, compte tenu de l'abondance d'offre sur le marché, les consommateurs peuvent être portés à les remplacer souvent.

Bref, ce qu'il y a de plus écologique, c'est «pas de sac pantoute». Mais ce n'est pas très réaliste dans le contexte actuel d'un commerce de détail. Y'a la SAQ qui l'a fait, d'accord, mais on se rappelle qu'elle est en situation de monopole, et qu'elle a dépensé une jolie somme d'argent pour faire connaître sa nouvelle politique à ses clients. Enfin, j'aurais peut-être pu faire ce choix, mais je ne l'ai pas fait.

Tout ça pour dire que j'ai cogité beaucoup avant de choisir mes sacs. Je pourrais vous donner leur numéro, pour que vous les trouviez dans le catalogue, mais j'ai pas envie. Ce sera mon petit secret pour encore une semaine. Après, vous viendrez voir.

4 commentaires:

  1. Comme quoi il n'est pas toujours facile d'identifier le meilleur comportement environnemental et de s'y conformer. On est dans les nuances plutôt que dans les contrastes si j'ai bien compris.

    J.

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  2. En passant, il n'y a pas que la SAQ, il y a aussi les Provigo. J'ai une petite idée comme ça. Tu pourrais aussi proposer des sacs de tissus sur lesquels tes enfants feraient des dessins ou peinture. Ce serait des sacs originaux et à la limite un petit surplus du prix de vente irait aux artistes... Je dis ça comme ça, simplement une idée qui me traverse l'esprit.

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  3. Vraiment jolis ces sacs!

    Nous aussi à l'école on a jonglé longtemps pour trouver des sacs. On en a en plastique qui, même s'il n'y a pas de lumière, ont une durée de vie de 5 ans dans la boite!

    Pour ceux en tissu, on les imprime direct à l'école ;-)

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  4. Ici en France nous n'avons plus de sacs dans les grandes surfaces, et je trouve ça très bien pour l'écologie ! Par contre on nous vend des sacs plastique non biodégradables, hors de prix, que l'on est sensé ramené à chaque fois que l'on fait les courses, le problème c'est qu'ils s'accumulent dans nos maisons parce qu'on oublie de les remettre dans la voiture ! Bref, pas très écolo tout ça ! Ceci dit, dans les petits commerces comme les épiceries, et surtout à Paris où nous faisons nos achats à pieds, il est encore bien agréable d'y trouver des sacs pour transporter les courses ! Sur ces paroles, je vous souhaite bonne continuation !

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