mercredi 23 septembre 2009

Visite au CLD et autres confessions

Il y a deux semaines, je me suis rendue au Centre local de développement (CLD) pour voir si des programmes ou des subventions pouvaient m'aider dans mon démarrage de projet. Sur le site internet, j'avais lu que les clientèles privilégiées par le CLD de Québec sont les jeunes de moins de 35 ans, les femmes et les chômeurs; comme je réponds à deux des trois critères, je me suis dit qu'il y avait peut-être une possibilité d'obtenir quelque chose.


J'ai rencontré une dame qui m'a fait un topo rapide pas très encourageant : la plupart des organismes subventionnaires exigent de leurs projets qu'ils aient une dimension novatrice, l'idée étant d'aider le Québec à progresser dans l'univers hautement concurrentiel des nouvelles technologies. Inutile de dire que le commerce de détail ne cadre pas vraiment avec cette politique.

«Et le fait que mon projet comprenne un volet de vente sur internet (vente sur internet = utilisation des technologies de l'information = innovation???)? (Une fille s'essaie)

-Euh, non, désolée, ce n'est pas admissible.»


Remarquez que je ne suis pas contre cette politique, et que, en tant que citoyenne neutre et objective, je serais plutôt d'accord. Mais bon, en tant que chasseuse de subventions, ça m'ennuie un peu.


«Mais j'aurais peut-être un programme fédéral pour vous, destiné aux jeunes de moins de 35 ans, qui accepte le commerce de détail...

- Ah oui?

-Mais ce programme n'offre pas de subvention. Seulement un prêt à taux d'intérêt avantageux.

- Ça pourrait m'intéresser...

- Oui, bon, il faudrait ouvrir un dossier. Pour ça, il faut que vous déposiez votre plan d'affaire, votre CV et celui de votre conjoint, et ça coûte 50$. D'ici deux semaines, un conseiller vous contactera et vous aidera à monter votre demande. Nous avons un bon taux de succès avec ce programme, mais je vous avertis, il y a beaucoup de paperasse à remplir. Il faudra vous attendre à faire beaucoup de recherche pour compléter votre plan d'affaire, certaines sections de celui que vous m'avez montré sont incomplètes.»


Je suis rentrée à la maison, j'ai réfléchi pendant deux jours, et j'ai décidé de ne pas ouvrir de dossier au CLD, de ne pas présenter de demande pour ce programme. Ce n'est pas que je sois au-dessus de mes affaires au point de cracher sur un prêt intéressant et il ne s'agit pas ici de paresse ou de négligence; je considère que l'analyse que j'ai faite pour valider la viabilité de mon projet est suffisante, et je ne crois pas que de passer encore une centaine d'heures à polir mon plan d'affaire m'aiderait de quelque façon que ce soit.

Il semblerait d'ailleurs que le plan d'affaire n'augmenterait pas le taux de succès des entreprises et certains chercheurs l'associent plutôt à une perte d'énergie ; on le remet aussi en question ici.


Il y a probablement des démarrages d'entreprise qui nécessitent des études très poussées du marché, de la concurrence et des risques, notamment dans les domaines d'innovation. De même, il y a des montants de subvention qui justifient l'investissement de centaines d'heures de travail pour monter un plan d'affaire. Mais dans le cas de Rikiki, une fois qu'on a consulté des statistiques qui confirment que le quartier connaît un taux de naissance supérieur à la moyenne, qu'on sait qu'il n'y a pas de boutique du même type pour desservir sa population immédiate, et qu'il y a une demande croissante pour les couches lavables et autres accessoires de bébé, on a considéré qu'on avait une chance raisonnable de réussir. Et c'est là-dessus qu'on s'est basé principalement. J'ai fait un plan d'affaire rudimentaire contenant mon budget et mes prévisions financières, et c'est tout.


Voilà, c'est dit. Tant pis pour le prêt.

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